LES CORSES ET LE ROYAUME DE NAPLES AU DEBUT DU XIXème SIECLE
Le Royaume de Naples est un Etat important couvrant tout le sud de l’Italie et la Sicile, qui, au XVIII° siècle, a constitué pour les Corses le lieu de refuge principal pour les proscrits (Luiggi GIAFFERI, Giacintu PAOLI, le chanoine SALVINI, notamment, y vécurent de nombreuses années avec leurs partisans) mais offre aussi des possibilités d’engagements militaires, d’études ou d’opérations commerciales.
VENISE, LIVOURNE, ROME et d’autres villes continentales accueillent aussi des corses qu’ils soient réfugiés, militaires, ecclésiastiques ou universitaires.
Cependant les Corses ne sont pas acteurs de la politique de ces Etats, même s’ils y font parfois des carrières flatteuses.
La Révolution Française va tout bouleverser et conduire des corses à avoir un rôle déterminant dans les événements qui vont survenir pendant les quinze premières années du XIX° siècle dans le Royaume des Deux Siciles .
GIACOBINI contre SANFEDISTI
Le 23 janvier 1799, le Général CHAMPIONNET entre à NAPLES, en chasse les anglais et les troupes fidèles au Roi Ferdinand de Bourbon, et proclame la République Parthénopéenne.
Si certains napolitains organisent la résistance, comme le célèbre FRA DIAVOLO (le colonel Michele PEZZA), d’autres mettent activement en place de nouvelles institutions: “ i Giacobini ”, qui sont, comme en France, issus de toutes les couches de la population y compris de la noblesse et du clergé.
Parmi ceux qui seront plus tard condamnés à mort et exécutés pour leur participation et leur soutien à la République, ont dénombre de nombreux commerçants et avocats mais aussi Michele Granata provincial des Carmes, Severo Caputo Marquis della Petrela moine olivetain et professeur de théologie, Francesco Federicci Marquis de Pietrastornina Général de Cavalerie, Michele Natale Evêque de Vico Equense, Giuliano Colonna Principe di Aliano et deux femmes de la noblesse Luisa Sanfelice et Eleonora Pimentel.
Sous la pression des français (dont une division est commandée par le Général CASABIANCA) et des troupes napolitaines favorables à la République, les Bourbon se replient en Sicile.
Mais en décembre 1799, alors que le Roi est timoré, le Cardinal Fabricio RUFFO lance l’offensive de la “ SANTA FEDE ” et passe le détroit de Messine avec des troupes de volontaires dont plusieurs centaines de soldats corses ayant à leur tête deux officiers Francesco BOCCHECIAMPE (originaire d’OLETTA) et Gian Battista de CESARI (originaire de CASALABRIVA).
Pour situer l’importance de l’action des Corses dans cette aventure notons que les chroniqueurs napolitains contemporains citent les noms de plusieurs compagnons de ces officiers corses : Casimiro CORBARA, Lorenzo DURAZZO, Stefano PITTALUGA, Antonio GUIDONE, remarqués pour leur vaillance.
Les troupes Corses de la SANTA FEDE reconquièrent les régions de Bari et Lecce où elles se battent contre des troupes françaises qui comptent sans doute des officiers et soldats corses dans leur rangs.
Pour leur action déterminante dans le rétablissement des Bourbons à Naples Gian Battista de CESARI et Francesco BOCCHECIAMPE seront créés Baron par le Roi FERDINAND.
ANGLO-CORSES contre FRANCO-CORSES
Ces officiers et soldats corses sont au service des Bourbons de Naples après avoir été engagés par les Anglais dans le cadre du Royaume Anglo-Corse et ont quitté la Corse en 1795 quand le Général Gentili a pris possession de l’île à la demande de Napoléon BONAPARTE, Commandant en chef de l’Armée d’Italie.
Les officiers (qui ont entrainé leur partisans) font partie de ces familles de notables qui après avoir rallié les français et lutter contre les paolistes en 1768, ont soutenu la monarchie française, puis ont émigré au moment de la Révolution et sont retournés en Corse avec les Anglais.
C’est d’eux dont parle Pascal PAOLI à son ami Ottavio NOBILI-SAVELLI dans son courrier du 30 août 1795 : “ GAFFORI, BOCCHECIAMPE, i FABIANI, i GRIMALDI di MORIANI, anziani nemici di a Patria e avà sustegni di u Guvernu ”
Parmi les Corses qui sont au côté des contre-révolutionnaires, Ottavio Renucci cite aussi dans ses mémoires Mario PERALDI (1752-1799) qui après avoir été Colonel de la garde nationale ajaccienne puis Député à l’Assemblée Législative en 1791 émigre à Palerme où il meurt à 47 ans. Il laissera 5 enfants dont Paul-François qui sera élu deux fois Député de la Corse sous la Restauration.
Quand Joseph BONAPARTE chasse de nouveau les Bourbon en janvier 1806 avec le Général MASSENA commandant 30.000 Français et 10.000 Italiens, les soldats Corses sont également nombreux à ses côtés.
Il y a parmi eux, notamment, des troupes Corses recrutées, principalement parmi les fidèles des familles qui ont choisi le camp de la République, par le Général MORAND pour sa politique de maintien de l’ordre et qui sont affectées en 1805 à l’armée que conduit Joseph BONAPARTE. Tel Gian Battista SALADINI-SALVINI de NESCE Capitaine au Vème bataillon d’infanterie Corse en 1803 passé au Chasseurs Corses de Naples.
Citons aussi Angelo-Santo BONELLI Colonel à Naples et Ecuyer de la Reine Caroline dont le frère Francesco commande un des cinq bataillon des milices corses, ce sont les fils du célèbre patriote corse ZAMPAGLINU de BOCOGNANO.
Parmi les nombreux officiers Corses, certains ont des grades élevés comme le Général FRANCESCHI Chef d’Etat Major du premier corps de l’armée de Naples en mars 1807 qui “ pacifie ” la CALABRE.
Ainsi que le Général de Division Gian Battista OTTAVI originaire de GHISONI, l’ajaccien DE PONTE nommé commandant de la province de BARI et Maréchal de Camp le 12 août 1812, Vincenzo AVOGARI DE GENTILE de NONZA nommé Lieutenant Général Inspecteur de la Gendarmerie napolitaine le 2 mars 1810, les généraux CATTANEO, DEGIOVANNI, FERDINANDI, GRAZIANI, FRANCESCHETTI.
Et de très nombreux officiers dont Pierre Marie SAVELLI de CORBARA qui publiera d’intéressants Souvenirs historiques de la Légion Corse.
Quand la Légion Corse commandée par le Général HUGO ( le père de Victor) attaque GAETE où sont réfugiées les partisans des Bourbon soulevés à l’appel de FRA DIAVOLO, le colonel (futur Général) AMICI de BELGODERE a un rôle déterminant .C’est lui qui, après la mort Fra Diavolo, réduira ses derniers partisans à ITRI avec l’aide des notables napolitains ralliés et de troupes recrutées localement.
Le Capitaine Henri FLACH participe au siège de GAETE, originaire de CALVI il est apparenté aux GIUBEGA ( la famille du parrain de l’Empereur).
Le Colonel Pierre-François CATTANEO meurt au combat le 3 septembre 1806 à Cosenza en Calabre; son frère Bernardin Major de la Légion Corse sera aide de camp de MURAT. Ils sont tous deux les fils d’Etienne CATTANEO d’AJACCIO et de Maria Bettina BACIOCCHI sœur du mari d’Elisa BONAPARTE.
Ces hommes sont très souvent liés à des familles qui après avoir soutenu PAOLI jusqu’à la défaite de PONTE NOVU et s’être ralliées plus ou moins rapidement au nouveau régime pour sauvegarder leur position, ont rejoint PAOLI et la Révolution en 1789, à l’inverse des familles anti-paolistes, mais n’ont pas accepté le recours à l’Angleterre, en raison non d’un attachement à la France mais de choix tactiques souvent imposés par leurs alliances et leurs intérêts.
Les soldats du REAL CORSO di NAPOLI forme les troupes les plus sures de MURAT et seront très souvent exposées notamment pendant l’expédition ratée contre la Sicile en 1810 quand les généraux commandant les troupes françaises n’exécutent pas les ordres d’embarquement abandonnant les régiments corses seuls sur les côtes siciliennes.
Mais les Corses qui combattent, pendant les règnes de Joseph BONAPARTE (1806-1808) et de Joachim MURAT (1808-1815), ne sont pas seulement du côté des bonapartistes.
Les troupes Anglo-Corses sont toujours présentes et regroupées dans le régiment des CORSICAN RANGERS; ceux-ci vont notamment défendre CAPRI quand l’île est attaquée par MURAT en 1809 avec le régiment REAL CORSO DI NAPOLI qui arrive à les déloger alors qu’ils résistaient depuis deux ans.
Ces troupes Corses au service de l’Angleterre sont commandées par un Lieutenant Colonel qui n’est autre que Sir HUSTON LOWE, futur Gouverneur de l’île de SAINT-HELENE et geôlier de NAPOLEON !
Dans de nombreuses batailles des soldats corses vont s’affronter sur le sol napolitain; les divisions qui ont déchirées la Corse pendant la période révolutionnaire et qui résultent de luttes de pouvoir local assez éloignées de combats idéologiques et de l’idéal patriotique d’un PAOLI, se poursuivent par nations européennes ennemies interposées.
UN ROI ET DES ADMINISTRATEURS CIVILS CORSES
Le Royaume de NAPLES a en 1806 un Roi Corse, Joseph BONAPARTE, qui aura à ses côtés à la demande de NAPOLEON un quasi vice-roi Cristoforo SALICETI Ministre de la police et de la guerre.
SALICETI est, après PAOLI, le personnage le plus important en Corse pendant la période révolutionnaire.
Il est né le 26 août 1757 à SALICETO où sa maison constitue la plus haute tour du village et sa famille, qui a lutté pour l’indépendance de la Patrie, est restée très proche de PAOLI .
Il est, grâce à un oncle prêtre, élève des barnabites à Bastia puis étudiant en Droit à PISE, sa famille ne bénéficiant pas des Ecoles que la monarchie française ouvre aux notables anti-paolistes ( Buttafuoco, Fabiani, Rossi …) ou ralliés et anoblis (Bonaparte, Abbatucci, Arrighi de Corte…)
Il devient Avocat au Conseil Supérieur de la Corse et correspond avec PAOLI pendant son exil à Londres.
C’est un homme courageux et ambitieux dont NAPOLEON dira un jour : “ SALICETI, les jours de danger, valaient 100.000 hommes ”.
Il est en Corse, au moment de la Révolution française, le chef d’un clan puissant, marié à la fille de Jean-Thomas BOERIO représentant de la Corse à la Législative, notable cortenais époux d’une ARRIGHI de CASANOVA, Parrain du futur Duc de Padoue, reconnu noble en 1783.
Il est soutenu par PAOLI à son retour et devient le véritable chef de l’administration du département mais, des désaccords importants sur la gestion locale et ses ambitions de jeune chef conduisent à leur séparation.
Il n’aurait, de toutes façon, pas pu suivre u Babbu di a Patria dans la rupture avec la France révolutionnaire, car il est trop engagé avec ce camp et a voté la mort de Louis XVI.
SALICETI est Député du Golo au Conseil des Cinq Cents en 1797, il s’oppose au coup de force du 18 Brumaire, mais il sera rayé de la liste des proscrits préparée par SIEYES de la main de NAPOLEON lui-même, qui le nomme Ambassadeur à Lucques puis à Gênes.
Ministre de la Police et de la Guerre à Naples dès le couronnement de Joseph BONAPARTE, il aura des rapports difficiles avec le Roi MURAT qui succède à Joseph en 1808, échappera à des attentats et décédera à 52 ans (comme NAPOLEON) le 11 décembre 1809.
Il fut vraisemblablement victime d’une maladie, mais on soupçonnera le Génois MAGHELLA Chef de la Police de Murat de l’avoir assassiné.
Christophe SALICETI aime le pouvoir et s’il est acquis intellectuellement aux idéaux de la Révolution, il ne néglige pas les intérêts matériels.
Andrea FAZI rappelle que 71 % des biens nationaux vendus dans le province de CORTE dont le domaine d’ALERIA et tous les étangs d’ALERIA à SOLENZARA furent achetés par SALICETI.
Quand il meurt, il laisse à ses deux filles, l’une mariée au Prince napolitain libéral TORELLA, l’autre mariée au Marquis Romain POTENZIANI, un héritage considérable.
Ironie de l’histoire, lui qui avait pris possession de Rome en 1809 en chassant le Pape de ses Etats, sera l’ancêtre d’un Nonce Apostolique à Paris ( le Cardinal Di Rende).
Pour mener sa politique à Naples SALICETI va s’entourer de corses fidèles à son clan au niveau militaire mais aussi civil comme Pietro GALEAZZINI frère du Préfet du Liamone ou Giuseppe-Maria ARRIGHI de SPELONCATO (l’auteur du “ Voyage de Lycomede en Corse ”) qui après ses études à La Sapiensa de Rome deviendra Président du Tribunal Civil de Balagne avec le retour des républicains ; il sera Chef de Division dans son Ministère .
D’autres Corses ont dans le Royaume des postes très importants comme Simone COLONNA de LECA qui est intendant, c’est-à-dire gouverneur d’une province ou Paul Félix FERRI-PISANI qui est Ministre des Postes, créé Comte de Saint Anastase par le Roi Joseph et qui épousera à Naples Camille fille du Maréchal JOURDAN.
Sans doute est-ce le même Paolo Felice qui prononça un discours de bienvenue au Vice Roi anglais lors de l’Assemblée du 9 février 1995 mais le fait que la famille FERRI-PISANI (originaire de BOCOGNANO) soit parente des BONAPARTE a facilité le ralliement et la promotion.
N’oublions pas qu’à l’époque du Roi MURAT, la Reine dont l’influence politique n’est pas négligeable s’appelle Caroline BONAPARTE ( de son vrai prénom Maria-Nunziada).
Elle est née en 1782 est à donc 18 ans quand elle épouse le 18 janvier 1800 Joachim MURAT qui en a 33. Elle sera choisie par son frère qui apprécie son caractère volontaire pour être la marraine du Roi de Rome et elle montrera, dans les moments difficiles de la fin du règne, un réel courage.
DES CORSES FIDELES AU ROI MURAT
Si, dès le départ, la politique des nouveaux monarques a été de refuser toute francisation du Royaume, MURAT a accentué l’indépendance de Naples vis à vis de l’Empire français.
L’Italien a toujours été la langue de l’administration du Royaume, ce qui explique notamment la présence de nombreux corses dans des emplois civils.
En effet, ceux-ci ont été formés par les Universités italiennes et sont totalement italiano-phones.
Ils vont participer activement à la politique de grands travaux d’aménagement et aux réformes de l’Etat : code civil, abolition des droits féodaux, vente des biens nationaux et ecclésiastiques, nouvelle législation foncière, nouvelle organisation administrative et fiscale,…
La carrière des corses diplômés ne se développera en France dans la haute administration qu’à partir de NAPOLEON III car sous le Premier Empire, ils ne connaîtront que de brillantes carrières militaires, à l’exception principalement du Royaume de Naples.
Le Roi MURAT favorise l’accession au poste de responsabilité de napolitains et par décret du 14 juin 1811 décide que tous les étrangers qui occupent un emploi civil doivent être naturalisés napolitains.
Ce décret sera violemment contesté par NAPOLEON qui décidera par un Décret Impérial du 6 juillet 1811 que le Royaume des deux Siciles faisant partie de l’Empire, tous les citoyens français sont automatiquement citoyens des Deux Siciles et que le Décret Royal ne leur est pas applicable.
Le 4 février 1813 MURAT rejoint Naples après avoir quitter l’armée impérial défaite en Russie avec pour préoccupation de sauver son trône de la débâcle et s’il rejoint une nouvelle fois Napoléon qui le demande à Dresde, il prend, avec le soutien de Caroline, des contacts secrets avec les autrichiens.
Après le désastre de Leipzig, pressentant la chute de l’Empire, le Roi MURAT rompt, le 8 janvier 1814 les liens entre le Royaume de Naples et l’Empire français, ce que beaucoup d’historiens français qualifieront sans nuance de trahison.
Les napolitains ovationneront leurs souverains à l’annonce de la rupture car la grande majorité d’entre eux ne souhaitent pas le retour des Bourbon mais sont satisfait de s’affranchirent de la tutelle française.
La plupart des français quittent alors Naples, mais beaucoup de Corses restent avec MURAT.
Le Roi, dans une position diplomatique de plus en plus délicate, soutiendra Napoléon pendant les cents jours et va se lancer, en recherchant même l’appui des carbonari, dans un combat prémonitoire pour l’unité de l’Italie.
Le 18 mars 1815, il libère Bologne des autrichiens aux cris de “ indépendance et Italie ” mais est battu le 3 mai à Talentino dans la Plaine du Pô.
Après Waterloo, Joachim MURAT ne se résigne pas : “ un Roi qui n’a pas pu garder sa couronne n’a d’autres alternatives que la mort d’un soldat ”.
En effet Joachim MURAT ne sera pas comme les frères et sœurs de NAPOLEON, prêts à un exil plus ou moins doré après avoir perdu leurs trônes.
Il va se lancer désespérément à la reconquête de son Royaume et pour cela, il rejoindra la Corse.
Joachim MURAT débarque en Corse où il sait pouvoir trouver des hommes qui ont servi sous son autorité et qui sont prêt à le suivre encore.
En juin 1815 MURAT rejoint VESCOVATO accompagné de GALVANI di U COTONE ancien Commissaire de guerre à Naples, pour rencontrer chez le maire Colonna-Ceccaldi, son gendre le Général FRANCESCHETTI, et préparer l’expédition.
Il s’embarque avec 300 corses (sans le Général OTTAVI qu’ils ont attendu en vain), mais il sera trahi par le Capitaine du vaisseau qui le fera débarquer dans un endroit hostile à PIZZO au fin fond de la CALABRE.
Joachim MURAT sera capturé avec 30 hommes dont le Général FRANCESCHETTI les Capitaines LANFRANCHI et BICIANI et le Lieutenant PASQUALINI qui seront tous blessés.
Joachim MURAT sera fusillé le 13 octobre 1815 et est enterré dans l’église de PIZZO.
Son fils aîné Achille dira après la mort de son père: “ je ne suis pas français, je ne veux jamais l’être, je suis italien, je serai toujours italien ”
Parmi les hommes qui ont suivi MURAT se trouve Ignace CARABELLI qui fût un de ses officiers et dont le frère Simon était également officier mais dans les rangs des CORSICANS RANGERS (ils serait, d’après certains auteurs, les frères de vraie Colomba).
Il y avait aussi un corse qui deviendra célèbre, Joseph FIESCHI né à MURATO en 1790 et qui avait servi le Roi à NAPLES. Fait prisonnier à PIZZO il sera libéré grâce à l’intervention de Louis XVIII comme les autres membres de l’expédition.
C’est lui qui le 26 juillet 1835 tentera avec la machine infernale de tuer LOUIS-PHILIPPE boulevard du Temple, il fera 19 morts, 23 blessés mais le Roi sortira indemne. FIESCHI sera décapité.
Joseph FIESCHI est présenté par les historiens français et notamment René SEDILLOT comme un voleur de vaches, un petit escroc qui aurait même trahi MURAT, avant de préparer son attentat.
Ce portrait bien noir mériterait peut-être d’être réexaminé, car les corses qui en 1815 ont suivi le Roi MURAT dans son aventure audacieuse mais désespérée, méritent au moins qu’on admire leur courage et leur fidélité.
La présence des corses dans la vie politique et militaire napolitaine se termine à PIZZO; elle aura constitué les prémices de ce changement fondamental qui va conduire les corses au cours du XIX° siècle, dans le cadre de l’intégration à la France, à quitter leur patrie non plus pour exercer leur talent dans un pays étranger, mais pour participer pleinement à l’administration d’une nation qui considéreront comme la leur.
Jean Pierre POLI
Décembre 1999